Les biologistes l’appellent « vespa velutina nigrithorax ». Plus connu sous le nom de « frelon asiatique », cet insecte est apparu en France il y a vingt ans. Présent désormais dans la quasi-totalité des départements, il s’attaque avant tout aux vergers et aux abeilles, qui constituent sa nourriture préférée.
Dans nos ruches du bord de mer, les dégâts sont considérables. C’est au début de l’automne que les nids sont très peuplés, qu’ils sont nombreux, et qu’ils s’attaquent le plus aux abeilles. Nous manquons cruellement de solutions efficaces pour s’en protéger et pour les chasser. En attendant, il reste le piégeage des reines. Au printemps, c’est le moment de construire facilement des pièges maison pour attraper des “fondatrices”. Une reine piégée, c’est un nouveau nid de frelons en moins pour la saison.
Tous les nids et les frelons disparaissent chaque hiver. Les reines s’enterrent pour fonder de nouvelles colonies au printemps.
De quoi parle-t-on ?
Introduit accidentellement en 2004 en Gironde, le frelon asiatique (vespa velutina) est un insecte qui colonise peu à peu le territoire français. Ses capacités d’adaptation et son régime insectivore en font un prédateur redoutable. Son invasion perturbe les écosystèmes en attaquant les espèces locales, notamment les abeilles domestiques qui jouent un rôle essentiel dans la pollinisation. Il ne faut pas le confondre avec le frelon européen (vespa crabro) dont les populations sont fragiles.
Les pièges à frelon asiatique
Au printemps, c’est la saison pour installer des pièges faciles à réaliser dans nos jardins, pour attraper des reines de frelon, et éviter qu’elles fondent de nouveaux nids. Une bouteille découpée, un sirop de fruit rouge pour attirer les frelons et du vin blanc pour repousser les autres insectes. Pourtant, ce piégeage ne doit pas se faire n’importe comment. Il faut veiller à ne pas attraper d’autres insectes. L’expérience à Bormes les Mimosas a montré que la quantité de frelon asiatique piégés était significative, mais cela doit être contrôlé dans d’autres secteurs.
Une reine = Un nid = 13 000 frelons
Les apiculteurs appellent aussi à trouver des solutions encore plus efficaces. Car à ce jour, chez nous, les frelons se développent encore plus vite qu’on ne les piège… La loi « visant à endiguer la prolifération du frelon asiatique et à préserver la filière apicole » a été publiée le 15 mars au Journal officiel, nous attendons d’en savoir plus sur son application.
Reportage de Rémi sur BFMTV :
Peut-on éradiquer le frelon asiatique ?
L’éradication du Frelon asiatique est impossible. La lutte vise donc à limiter sa population afin de réduire son impact délétère sur l’abeille domestique.
Pour l’heure, mis à part la destruction des nids, il n’y a pas de méthode de lutte jugée scientifiquement efficace et inoffensive pour l’environnement. Les travaux de recherche se poursuivent.
Est-il dangereux pour l’Homme ?
En France, tous les observateurs s’accordent sur le fait que le frelon asiatique n’est pas agressif et qu’il est possible d’observer son nid à 4 ou 5 m de distance sans risque. Les rares personnes piquées l’ont été en tentant de détruire un nid ou en touchant une ouvrière par inadvertance. La piqûre, si elle est douloureuse, n’est pas plus dangereuse que celle d’une guêpe ou d’une abeille mais les personnes allergiques au venin d’Hyménoptères doivent bien sûr rester très prudentes.
Le frelon asiatique est-il néfaste pour l’écosystème ?
Le frelon asiatique cause des dégâts importants dans les vergers en dévorant les fruits et il a la particularité de s’attaquer aux abeilles. Même si toutes les abeilles ne meurent pas forcément, la prédation des frelons asiatiques les stresse énormément, ce qui limite les récoltes de nectar et de pollen et affaiblit leurs réserves pour l’hiver. Ces menaces peuvent entraîner la mort de la ruche.
Que se passe t-il pour nos ruches du Sud ?
La pression des frelons asiatiques sur nos ruches est énorme. Le frelon est arrivé partout en France. En ayant des ruches dans plusieurs secteurs, nous constatons de très grandes différences d’intensité de pression du frelon. Dans le Centre ils sont présents, il gênent les abeilles. Mais cela reste saisonnier et les abeilles s’en défendent.
Dans le Suds, ils sont beaucoup plus nombreux devant les ruches, et ils sont agressifs pendant de longs mois, de juillet à novembre. Si bien que les ruches peinent à tenir le siège. Elles sont tuées et vidées par ces prédateurs, ou sont très affaiblies pour parvenir à passer l’hiver.
